Terre de vins - N°85 - Mai 2023

En restructurant le vignoble pour passer de 33 à 50 hectares en production à terme d'ici une dizaine d'années, La Mar­tinette avait bien besoin d'un nouveau chai, d'autant que le domaine, au milieu d'un ensemble de 350 hectares au cœur du Var vert, ne disposait jusqu'à présent que de bâtiments dis­persés. Le chantier a été confié au célèbre atelier Mazières, qui a déjà œuvré dans des dizaines de châteaux viticoles bordelais (Margaux, Troplong Mondor, Grand-Puy Ducasse, Latour, La Conseillante... ), avec comme consigne « une parfaite inser­tion paysagère dans la colline afin de ne pas dénaturer le site, en utilisant le plus possible les matériaux locaux et en particulier les pierres extraites du domaine, et en faisant travailler les entreprises des environs, détaille le directeur Guillaume Harant. Le domaine étant déjà à l'époque engagé dans la certification bio et en limite d'une zone Natura 2000, le chantier se devait d'être soucieux du respect de l'environnement. » Autre point sensible, l'isolation dans le chai gravitaire pour sécuriser l'élevage dans une région où il n'est pas rare que les températures s'envolent au-delà de 35 °C. Le béton a été privilégié pour son inertie thermique, en particulier pour les rouges, l'Inox favorisé sur les blancs et les rosés. Un soin esthétique tout particulier a également été ap­porté à la construction en restanques afin d'attirer les visiteurs et de développer l'œnotourisme dans ce secteur excentré, non loin de Lorgues. Il s'agissait également de valoriser la diversité de paysages entre vignes.et oliviers, le long de l'Argens. Le chai s'admire en arrivant du petit pont suspendu, par la grande al­lée; le vignoble, de la grande terrasse-restaurant habillée d'acier Corten au-dessus du chai, surtout au coucher du soleil.

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