Le cuvier bien intégré de Grand-Puy-Lacoste
Vendredi 11 octobre 2024
Commencé en novembre 2023, le nouveau cuvier de la propriété pauillacaise, qui compte 60 hectares de vignes en production, doit être livré en juin 2025, afin d'accueillir la prochaine récolte.
Dominique Barbet
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Alors que le raisin arrive au sec, sous un soleil enfin bleu, Émeline Borie nous guide, casque sur la tête, dans les entrailles de béton du futur cuvier de Château Grand-Puy-Lacoste. Depuis 2019, elle dirige la propriété avec son frère Pierre-Antoine. Le bâtiment de 80 mètres de long a été construit en surplomb de l'élégant parc arboré de la propriété. « L’idée était que le bâtiment s'intègre au maximum dans le paysage et l'environnement de la propriété, pour donner l'impression qu'il a toujours été là, comme nous l'avons déjà fait pour nos bureaux et le chai à barriques du grand vin. Nous voulions aussi intégrer le parc au projet pour le mettre en valeur. »
Comme pour toutes les rénovations et constructions précédentes, la famille Borie a fait appel à l'atelier Mazières Architectes et associés. « C'est Bernard Mazières et Guillaume Prodel qui ont dessiné le projet, et Guillaume Prodel le suit au quotidien, indique Émeline Borie. Les différents corps de métier sont locaux, comme Gessey, Juste, SECB, Eole, Degas, Lamouroux, Spie, Colas, Dilmex, etc. »
Ce cuvier profite de la pente naturelle du terrain pour permettre un remplissage gravitaire des 24 cuves, dont la capacité varie entre 70 et 100 hectolitres. « Actuellement, nous avons 47 cuves, avec des capacités de 72, 65, 97, 110, 189 et 162 hectolitres. Nous avons conservé la plupart de ces cuves malgré l'agrandissement. Une dizaine d'entre elles devrait être retirée, mais rien n'est encore complètement acté. Ce seront les plus grandes (189 et 162 hl). »
L'objectif principal de ce futur outil de travail est, comme pour la plupart des chantiers en cours ou terminés, d'améliorer la précision dans la sélection parcellaire. « Nous souhaitons également construire une nouvelle salle pour accueillir le camion de mise en bouteille, afin de continuer à le faire à l'intérieur, sous air conditionné, pour que le vin, la bouteille et le bouchon soient à la même température, évitant ainsi condensation et poussière. Nous voulons améliorer le confort de travail et continuer à moderniser nos outils, la salle de mise en bouteille actuelle étant prévue pour être transformée en chai à barriques lors d'une seconde tranche de travaux. »
Un changement est déjà visible lors de cette vendange 2024 : la création d'une halle pour recevoir et trier les raisins. « Auparavant, nous louions une tente, mais la halle nous permet de relier les bâtiments, d'avoir une unité. L'année prochaine, quand le chai sera terminé, il n'y aura plus que la réception des cagettes et le premier tri sur table-vibrante sous la halle ; les érafloirs et le deuxième tri auront lieu dans la rotonde du nouveau bâtiment. »
C'est l'un des plus importants chantiers menés à Grand-Puy-Lacoste au cours des vingt ou trente dernières années. « Plusieurs chantiers ont été réalisés depuis le rachat en 1978, rappelle Émeline Borie. Notre ancien maître de chai, Philippe Gouze, qui a travaillé à Grand-Puy-Lacoste de janvier 1981 à juin 2018, avait l'habitude de dire que tout le monde lui disait n'avoir jamais vu de travaux à Grand-Puy, alors que lui avait l'impression que cela ne s'arrêtait jamais ! Quand un côté était fini, on commençait de l'autre ! »
Château Grand-Puy-Lacoste emploie 29 permanents, y compris Émeline et Pierre-Antoine Borie.